Le Samedi 21, Juillet, plus de trois cent personnes ont participé à la deuxième édition de notre EcoRunning dont l’objectif était de courir tout en débarrassant de nos artères des déchets plastiques.
En partenariat avec Flex Fitness et quelques sponsors, nous avons réussi à amener des Béninois à comprendre que la propreté de nos villes était aussi une responsabilité individuelle et qu’on pouvait donner de son temps pour des actions citoyennes sans rien attendre en retour.
Nous avons ainsi donc pu alléger notre environnement de 823.45kg de déchets plastiques qui ont pu être remis à une ONG qui fait de la transformation.
Aujourd’hui, 27 Juillet, cela fait un an que j’ai débarqué au Bénin avec mari, enfant, cantines et une envie folle d’apporter ma petite contribution à la construction de notre cher pays.
Se réinstaller définitivement au Bénin, près de 20 ans après avoir parcouru le monde et vécu dans huit pays africains différents, implique naturellement de l’excitation, d’appréhension et de questionnements.
Se réinstaller définitivement permet de voir les choses différemment que quand on y vient en vacances.
Aujourd’hui, 27 Juillet, un an après mon retour, malgré mon excitation du début, mes nombreux projets professionnels, mon expérience d’entrepreneure, je n’ai pas encore réussi à gagner un seul contrat de consultance ou de formation parce l’amélioration de la qualité des services au Bénin ne semble pas être une priorité ici.
Chaque fois que je propose mes services, cela paraît venir d’une autre planète.
Et pourtant, il suffit de faire le tour de quelques banques, de centres de santé, d’administrations publiques ou même de restaurants pour se rendre compte à quel point les normes de qualité sont bafouées au vue et au su de tout le monde.
Je me suis rendue à l’évidence que le mauvais service est devenu normal, voir accepté.
Exigez un bon service équivaut à se faire taxer de “client difficile” alors qu’en principe, et partout ailleurs, la qualité des services est un préalable pour atteindre un certain niveau de performance.
Aujourd’hui, 27 Juillet, un an après mon retour, même si j’ai toujours été portée sur des questions de santé publique et d’environnement, je n’avais jamais imaginé me retrouver en plein dans ce mouvement #SachetHéloué où nous militons pour l’éradication du sachet plastique au Bénin.
Le fléau du sachet plastique est une telle catastrophe que ne rien faire n’était juste pas possible.
Aujourd’hui, 27 Juillet, un an après mon retour, je confesse ici que j’ai eu toutes les raisons pour abandonner cette bataille.
Sans aucune aide financière de l’état du Bénin, nous avons été obligés de mettre nos propres ressources, de racketter nos familles, amis et de “quémander” du sponsoring auprès des entreprises qui pour la plupart ne comprennent pas les enjeux du RSE (Responsabilité Sociale
d’Entreprise).
Aujourd’hui, 27 Juillet, un an après mon retour, je suis toujours à la recherche de ce fameux « Béninois » décrié dans toutes les conversations. On lui attribue beaucoup d’intentions négatives qu’à un moment donné, on se demande si ce “Béninois” est différent de vous et moi.
Il paraîtrait que ce « Béninois » n’aime pas le développement, ni l’amélioration des choses, les critiques constructives.
Notre cher “Béninois” serait toujours mal intentionné par rapport à la réussite des autres, au progrès de façon générale.
J’avoue que je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi c’est ici au Bénin, qu’on se fait autant insulté sans aucune raison et ce, tous les jours, surtout en circulation. Pourquoi sommes-nous si aigris, négatifs, suspicieux, méchants etc.
Mais c’est aussi ce même « Béninois » qui rêve pour le bien être de ses enfants, qui travaille dure et qui s’évertue pour apporter sa petite contribution au développement de notre pays.
Même si les notions de “patriotisme” semblent encore très éloignées des actes quotidiens, ce “Béninois” est aussi toutes ces bonnes personnes que je croise qui me donnent des ailes dans mes combats d’ici.
C’est ce même “Béninois” que je ne connais pas souvent qui contribue, souvent de façon anonyme à tous les appels à contribution,
de bénévoles.
Quand nous avons voulu cotisé pour offrir 100 bancs aux enfants d’Attogon, c’est ce même Béninois qui y a contribué alors que nous n’avons aucune attache quelconque avec cette localité.
Aujourd’hui, 27 Juillet, un an après mon retour, tous ces contrastes du “Béninois” sont une motivation pour aimer davantage ce pays.
C’est vous et moi qui pouvons contribuer à l’amélioration de l’image du “Béninois” et de notre beau pays…
Et croyez-moi notre pays est très beau. Je m’étais promise d’aller à la découverte du Bénin profond avant la fin de la première année de retour.
Et j’ai été subjuguée par sa beauté et suis aujourd’hui juste impatiente que les projets de développement du tourisme décollent réellement.
Pour que les choses s’améliorent au Bénin, n’attendons pas des autres.
Faisons, nous, ce qu’il faut.
Aujourd’hui, 27 Juillet, un an après mon retour, je vais peut-être me tromper, mais je veux croire en ce “Béninois” pour la propreté de nos villes, l’amélioration des services et le développement de notre pays.
Si vous êtes Béninois, c’est donc en vous que je veux croire.