Béninois, osons rêver grand

Hier dimanche, veille de la rentrée scolaire au Bénin, nous avons croisé sur une barque qui offrait des balades sur le lac Toho un jeune garçon (probablement entre 7 et 9 ans) qui, contrairement aux autres passagers de la barque, était le seul enfant non accompagné.

Ses parents, restés à quai, ont confié au conducteur de la barque leur petit garçon compte tenu de la limite de leur budget.

La balade coûtait 2000 par adule et 1000 par enfant et ils ont préféré sacrifier leur plaisir à eux et permettre à leur garçon de passer ces quelques instants magiques.

Samedi le 15 Septembre 2018, nous avons été près de sept cent personnes à sortir très tôt de nos lits et de nos maisons pour aller nettoyer plusieurs artères de la ville de Cotonou.

Cette troisième édition de notre EcoRunning était en marge de la Journée Mondiale du Nettoyage où près de 5% de la population mondiale dans 150 pays se sont mobilisés pour nettoyer la planète. Au total 1 tonne 263 kg de déchets plastiques ont été ramassés lors de notre EcoRunning et remis à l’ONG Bethesda pour leur transformation.

Ces deux anecdotes, bien que survenues à des endroits différents, sont une vraie inspiration pour moi ce Lundi matin parce qu’elles montrent tout simplement le pouvoir du rêve, le pouvoir de l’espérance et celui de la foi.

Malgré qu’il soit offert à tous les hommes de rêver, beaucoup sont ceux qui, pour plusieurs raisons, n’osent plus se le permettre. Accablés par divers événements de la vie, nombreux s’interdisent à rêver.

Sans vouloir juger personne, je pense qu’il n’y a rien de plus affligeant que de ne pas pouvoir rêver, de ne pas pas pouvoir croire en l’avenir. …surtout qu’il ne coûte rien de rêver. On peut être pauvre aujourd’hui et rêver que demain, la vie sera meilleure.

Le rêve est ce qui permet de croire en l’avenir, de se projeter dans le futur et souvent en dépit des circonstances présentes.

L’une des pensées les plus fortes qui me permettent d’avancer au quotidien malgré les difficultés, les échecs est celle ci : «L’espoir est la seule chose plus forte que la peur».

Le rêve est ce qui permet aux sportifs, avant même d’aller sur le terrain de se voir entrain de gagner. Le rêve est cette faculté de se faire confiance, de faire confiance aux autres et à tout ce qui peut concourir à la réalisation de nos plus belles et grandes ambitions.

Une personne qui ne peut pas rêver du meilleur pour elle même ne pourra en aucun cas rêver du meilleur pour les autres, pour sa famille, ni pour son pays.

Dans dans l’état actuel des choses au Bénin où il nous reste encore beaucoup à faire, rêver que demain sera meilleur permet nous oblige à nous donner justement les moyens pour y arriver.

Nos villes et nos quartiers au Bénin sont sales. C’est une réalité qui, même si le dire ici choque certains, ne change rien au constat amer. Et ne me dites surtout pas que nous sommes meilleurs que certains pays parce que ce serait justement une preuve que nous ne rêvons pas du beau pour nous mêmes.

Notre pays a beaucoup de priorités ; c’est vrai. Mais aujourd’hui, il est temps de faire l’effort d’imaginer qu’il est possible d’avoir des rues propres, des citoyens qui ne jettent plus dehors, des municipalités
qui travaillent effectivement pour le bien être de leurs administrés.

Mais pour que tous ces rêves se réalisent, il nous faut absolument nous réveiller de nos rêves et travailler.

L’espoir, l’espérance impliquent le travail, les efforts au quotidien, le changement de nos habitudes individuelles et collectives.

Les miracles n’arrivent qu’à ceux qui se préparent et qui travaillent dur. Levons-nous tous aujourd’hui, travaillons pour que nos rêves, pour nous, nos enfants, nos communautés, notre pays, notre planète se réalisent.

Mais rêvons d’abord qu’il est possible. Ayons cette image positive dans nos têtes.

La vision est l’un des éléments très importants de la réussite qu’elle soit personnelle ou collective.

Bonne rentrée scolaire à tous les enfants Béninois…

Qu’il leur soit permis de rêver grand pour eux et pour notre cher pays.