DEUX ENTREPRISES DANS UNE SEULE, RÉSOUDRE LA COMMUNICATION INTERNE
Par Jean-Bosco NDIKUMANA
Les investigations faites dans une entreprise de production de divers articles au Burundi se traduisent ainsi : dans une seule entreprise cohabi- tent deux entreprises. La première entre- prise est celle des hauts cadres. Elle est dynamique, créative et prospère.
Ceux qui y travaillent sont au courant de ses objectifs, s’en approprient, les transmettent aux travailleurs de la seconde entreprise qui doivent œuvrer pour les atteindre coûte que coûte et dans toute la dynamique de la rigueur. Toutefois, même au sein du groupe des travailleurs de la première entreprise, la communication et les relations sont la plupart des fois difficiles, ce qui fait qu’ils ne transmettent pas de la même façon les objectifs qu’ils connaissent pourtant bien.
La deuxième entreprise est celle des cadres moyens, des exécutants moyens et des exécutants du bas de l’échelle. Ces travailleurs sont maltraités par les travailleurs de la première entreprise sur le plan relationnel. En effet, ils reçoivent des messages parfois contradictoires, les objectifs de l’entreprise ne leur sont pas communiqués, les relations avec leurs chefs sont souvent tendues et ils sont toujours victimes de toutes les casses qui, pourtant, peuvent découler d’un mauvais management. Les relations au sein de cette catégorie de travailleurs ne sont pas également au beau fixe. Cette situation révèle trois sortes de diffi- cultés pour la seule entreprise qui existe en réalité :
• Incompréhension et relations difficiles au sommet de l’entreprise,
• Incompréhension et relations difficiles entre la base et le sommet de l’entre- prise et
• Incompréhension et relations difficiles à la base de l’entreprise.
Les travailleurs de la deuxième en- treprise font également une mauvaise publicité de leur entreprise au niveau de leurs familles de leur entourage, etc. Il est à noter que le dysfonctionnement du système relationnel au sein d’une entreprise peut altérer la qualité et la quantité de son rendement ainsi que son image de marque. La détection des deux formes de prob- lèmes de communication interne, néces- site des actions: Mais avant tout action corrective, un audit du système de communication.
Cet audit a également pour mérite de permettre aux dirigeants d’entreprises de savoir si oui ou non les deux aspects de la communication – information et relation – sont pris en compte dans leur système de communication. Mais le fait de réaliser que le double aspect de la communication est oui ou non pris en compte n’est qu’une étape ; par la suite, un certain nombre d’actions doivent être réalisées pour le premier et le deuxième aspect afin que cette prise en compte soit effective.
• Pour le premier aspect concernant
la circulation de l’information, les entreprises feraient mieux d’engager des spécialistes en communication capables de mettre en place de vastes programmes de formation des cadres et employés en matière de la communi- cation. Ces formations insisteraient sur l’efficacité des supports de transmission des instructions de travail, la gestion des messages organisationnels, l’encodage et le décodage des messages, les canaux de circulation de l’information, la gestion des rumeurs, les entraves à l’application des instructions de travail, etc.
• Pour le deuxième aspect concernant la communication relationnelle, les entreprises devraient s’attacher les services des psychologues du travail et des organisations ayant pour mission de mettre en place des stratégies permet- tant de créer une certaine proximité entre les cadres et les employés. On sait que c’est cette proximité relationnelle favorise la communication en entreprise. Ces psychologues devraient également être à mesure de mener des audits de la dynamique relationnelle des entreprises dans le but de mettre à nu leur système relationnel.
Un tel audit permet en substance de régler les questions de la cohabitation entre les struc- tures formelles et les struc- tures informelles et de la collabo- ration entre les services formels. Aussi, faut-il noter que ces spécialistes en communication et ces psychologues doivent travailler de concert pour plus d’efficacité. Le prochain article traitera de l’impor- tance de la prise en compte du double aspect de la communication.
L’auteur est un formateur et Ploidoyer pour PARCEM. Burundi.
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